(CRITIQUE) « La nuit ne dure pas » (2016) de Dani, un best of éclatant :
Avec sa voix insaisissable, Dani revient nous caresser. Octobre 2016 l’a vue publier un recueil élégant de titres supervisé par Etienne Daho, La nuit ne dure pas, que Bulles de Culture vous présente aujourd’hui.
Dani peu présente médiatiquement mais…
Dani n’a hélas pas eu tout l’espace qu’elle méritait dans le paysage médiatique franco-français le mois passé. A côté du CD de reprises de M. PokoraMy Way (en hommage à Claude François) et de "Joanne" de Lady Gaga, il y avait son best of "La nuit ne dure pas" qui déboulait sur les étalages des magasins de disques. Deux concurrents de taille pour celle qui a su préserver son aura d’icône inclassable au fil des ans et des rencontres. Peut-être est-ce donc un choix de ne pas être allée défendre ces madeleines de Proust devant une pléthore d’animateurs télé et radio.
Une effluve très accueillante
Mieux vaut avoir un esprit punko-romantique pour écouter d’une traite ce disque ultra fluide. Très bien organisé, il ouvre aisément tous les tiroirs de la carrière florissante de Dani. A l’écoute de ces morceaux, on redécouvre tour à tour une rockeuse, une crooneuse et surtout une amoureuse de l’art. Un disque très agréable et délectable aux instruments organiques, aux paroles qui abordent la vie. On retrouve, dès la seconde place, Comme un boomerang, le duo immanquable avec Etienne Daho… son cher ami d’ailleurs crédité à la direction artistique de ce projet. Au passage, il lui offre également trois titres inédits.
La nuit ne dure pas est une résolution double car un livre du même nom a été publié chez Flammarion avec le sous-titre « Souvenirs ». Dani y raconte et y ressuscite un temps où l’art se confondait avec la vie. A l’heure où tout se consomme vite et où les artistes qui se brûlent les ailes ne se comptent plus, il est d’autant plus agréable de redécouvrir ce qu’on peut vraiment appeler « une oeuvre ».
Si sa carrière est restée un peu en marge, la chanteuse-comédienne Dani revient avec un livre de souvenirs et une compilation de ses chansons. En plus, elle tourne un film.
Avant d’entamer l’entretien, qu’on a décidé de découper en simples mots, Dani demande si on peut aller à l’extérieur, dans le jardin de cet hôtel de la rue de Rivoli. C’est une grande fumeuse…
Livre. « Ce livre (La nuit ne dure pas), ce n’est pas une autobiographie, mais des souvenirs revenus comme des Polaroid, que j’ai plaisir à partager, à raconter… Pour mes enfants, petits-enfants, copines… C’est un objet qui reste, comme les disques. »
Disque. « La nuit ne dure pas est aussi une compilation sur laquelle j’ai travaillé avec Étienne Daho, qui m’a fait réenregistrer trois des chansons. Il a refait le mastering des autres pour donner une cohérence à l’ensemble. »
Film. « Aujourd’hui, je tourne Carbone avec Olivier Marchal, l’histoire d’une énorme fraude à la TVA sur le carbone. Comme actrice, je n’ai jamais eu de plan de carrière. Du coup, je n’ai pas eu de film sur les épaules, j’ai toujours été invitée. C’est très confort. Et je l’ai surtout été par des gens qui faisaient du cinéma d’auteur. » …
Recueilli par Michel TROADEC. Ouest-France
Publié le 23/10/2016 à 09:00
Dani : «Donnez-moi le frisson !»
Musique
Dani, l'éternel retour. Treize ans après son dernier disque, la fille du chausseur de Perpignan montée à Paris dans un train de nuit revient avec un livre de souvenirs au présent et un album, puis il y aura un film et une tournée. «Diseuse» plus que chanteuse, l'héroïne (sniff) de toutes les «aventures», du nom de sa discothèque des années 70, est une figure d'optimisme et de tolérance, et une voix que tant d'auteurs veulent graver sur leurs chansons.
Voix fumée, ponctualité souriante, Dani fait «le service après-vente» de son livre et bientôt de son disque. «Par respect pour les équipes qui ont travaillé avec elle». Elle le mérite aussi.
«La nuit ne dure pas», c'est votre vie écrite au présent ?
Oui, je trouvais bien de le mettre au présent, ce sont des souvenirs, comme des Polaroid, mais je ne sais pas écrire, c'est Marie-Rose Guarnieri, une formidable libraire qui a su trouver mes émotions et comment je voulais les dire. C'était une expérience assez incroyable, on a rigolé, on s'est engueulé, on a pleuré. On s'est vu un peu tous les jours depuis trois ans, elle est venue à Perpignan voir comment était ma ville.
Un livre, un disque aussi, c'est une nouvelle étape ?
Etape, je ne sais pas, je continue, je regarde devant, j'ai toujours des projets, je commence lundi le film d'Olivier Marchal sur l'arnaque à la taxe carbone. C'est un rôle très sympa, et après il y aura la scène, je passerai par Toulouse et évidemment Perpignan.
Perpignan est votre ville, vous êtes pourtant une incarnation de la Parisienne depuis des décennies...
Oui on dit que dans plein de domaines, les gens qui sont arrivés sont des provinciaux. D'ailleurs, le goût de découvrir Paris ne m'a jamais quitté, c'est la plus belle ville du monde, le jardin des Tuileries en face de chez moi est mon coin préféré, et la tour Eiffel me fascine toujours, elle est tellement intrigante ! Mais Perpignan reste mon jardin secret.
Savez-vous qu'on manifeste à Perpignan contre la suppression du train de nuit ?
Oui j'ai vu, c'est le train que j'ai pris il y a 50 ans pour monter à Paris et il va s'arrêter. Tant pis, mais maintenant il y a le TGV, je pars de Paris à 10h et j'arrive vers 15h, c'est quand même pas mal non ?
Pour ou contre l'appellation Occitanie-Pays catalan ?
Ah oui, moi je suis catalane, toujours sang et or, j'ai le caractère, la passion. J'y ai mes amis, Jo Maso (ancien rugbyman), et mes piliers d'amitié, Françoise et Henri Quinta (des Toiles du Soleil), je les aime très fort.
A 19 ans, vous faites la Une de Jours de France, vous devenez mannequin, puis vous chantez et Truffaut vous fait tourner, la chance est avec vous ?
Alors ça, la chance. Mes parents voulaient que je me marie, moi je voulais avoir plein d'enfants, leur faire l'école, et puis j'ai fait autre chose, sans savoir que ça durerait aussi longtemps. En arrivant à Paris, j'étais très libre, c'était l'insouciance, l'impatience, le culot peut-être. Je me suis présentée comme ça chez Jours de France, juste en passant devant, le genre de choses que je n'oserais même pas faire aujourd'hui.
Aviez-vous un plan de carrière?
Non, et justement c'est ce qui m'a permis de toucher à tant de choses. Quand je m'embarque dans quelque chose c'est 1, parce que ça me plaît, 2, parce que je serai exacte dans le job. Pour le cinéma je n'ai jamais rien demandé, j'ai toujours été invitée, mais je n'ai jamais eu non plus à porter un film sur mes épaules. Je suis fasciné par les réalisateurs, ces gens qui ont un film dans la tête !
La malchance vous poursuit aussi, la mort de Pompidou annule votre passage à l'Eurovision, votre affaire de roses qui vous échappe...
La chance va avec la malchance. Avec les roses par exemple, je n'ai pas vu venir les choses, je ne suis pas une femme d'affaires et j'ai été escroquée. «Au nom de la rose», c'était moi et je me suis fait jeter, ça m'a beaucoup blessée, ça m'a pris un bout de mon âme, mais les échecs douloureux donnent aussi de la force.
Arrivée à Paris, vous faites une fixation sur des cuissardes bordeaux, pourquoi ?
Oui, je les avais vu au magasin de mon père à Perpignan, un représentant les lui avait montrées. Je m'étais dit, celles-là je les aurais un jour ! Dès que j'ai eu un peu d'argent à Paris, je suis allée me les acheter chez Jourdan. Je les ai toujours, quelque part dans un carton !
Vous achetez toujours un ticket de loto avec la monnaie des cigarettes ?
Oui, et je fume toujours bien sûr. Moi et les interdits, à l'âge que j'ai (71 ans)... La transgression m'a toujours attirée, et pas qu'à moi j'espère. On est dans une société où faut pas faire ci, faut pas faire ça, mais bon, faut oser, être rebelle, impossible n'est pas possible !
Vous n'avez pas une énorme discographie, et pourtant 150 auteurs ont écrit pour vous !
Ah vous les avez comptés, moi je n'ai pas eu le courage ! C'est des chansons, ça dure trois minutes, ça va vite. Je ne suis qu'une interprète, j'en ai écrit trois ou quatre, et encore avec l'aide d'Etienne (Daho) parce qu'il sait bien le faire et qu'il m'a drivée, mais c'est difficile d'écrire une chanson, c'est un vrai talent.
D'interpréter aussi, de faire sienne une chanson, comme ce «boomerang» qu'on se prend parfois dans la figure ?
C'est ça, Serge (Gainsbourg) avait dû bien cerner l'histoire. Boomerang, il me l'a écrite en 1975 et elle fait un carton en 2000, c'est l'évidence qu'une bonne chanson est intemporelle. Ecoutez «La vie en rose», elle donne toujours le frisson, chantée par Edith Piaf ou par Grace Jones.
La dernière chose que vous avez refusée?
Des chansons. Je suis très franche avec les chansons, si je n'ai pas le frisson, c'est non.
(Recueilli par Pierre Mathieu)
"La
nuit ne dure pas" : Dani luit toujours d'une lumière
inépuisable
Par
: Dominique PARRAVANO. Paru le 13/10/2016 (mis à jour
à 10:07:23)
Comme un boomerang, la rose noire de la chanson,
impératrice du chic chanté, fait son come-back en convoquant 18 de ses titres
pour ses 50 ans de carrière. Un best-of haute
couture qui déroule un tapis rouge aux morceaux de ses auteurs-compositeurs de
cœur. Une plongée intime dans le répertoire clair-obscur de ses quatre derniers
albums avec Etienne Daho en bâtisseur de
passerelles.
Revoilà Dani. Tendre et frondeuse,
canaille et sophistiquée, espiègle et sage, blanche et noire, angélique et
démoniaque. Quatre lettres d’un prénom devenu nom qui disent la hardiesse de
celles qui ne suivent que leur instinct. La force de celles qui ne redoutent pas
de vivre. Une vie accomplie, multiple et multipliée, brûlée sans souci
d’économie : une longue suite d’attachements, de voyages sans escale et
d’allers et retours.
Cinquante ans de carrière pour cette figure de la chanson-rock
des années “yé-yé”, au parcours pas docile, fait de boums et de bangs et surtout
au talent ductile, tour à tour muse de chanteurs cultes (Daho,
Gainsbourg, Daniel Darc, Alain Chamfort, Alain Souchon…) ou illuminant
la pellicule de Vadim, Chabrol, Lautner, Claire Denis, Jacques Doillon
ou encore Truffaut dans l’oscariséeLa nuit américainemais aussi meneuse de
revue à l’Alcazar, mannequin pour Vidal
Sassoon, égérie de Warhol ou Helmut Newton,
rosiériste rive gauche et héroïne éternelle des noctambules. Et, ce
n’est pas un hasard du coup si cette noctambule a baptisé son best of qui
célèbre ses 50 ans de chansons La nuit ne dure pas, jolie phrase
de"Rouge rose", magnifique déclaration baudelairienne de
Daniel Darc, autre écorché vif comme elle et qu’elle
magnifie. Car, pour Dani, "C'est la nuit qu'il est beau de croire
à la lumière" pour paraphraser Edmond Rostand.
Une compilation qui sonne comme un nouvel
opus, convoquant 18 titres de ses compositeurs ou hommes de paroles de
prédilection (Gainsbourg, Daniel Darc, Alain Chamfort, Jacques Duvall,
Pierre Grillet, François Bernheim,
Jean-Jacques Burnel, le bassiste des
Stranglers ou David André). A commencer par le
premier d’entre tous : son complice Etienne Daho qui
assure ici la direction artistique et dont elle esthétise le titre "Etoiles
et revers", écrit et composé en 2003 sur son album Tout dépend du
contexte. "D'un instant à l'autre, le vent du sud va tourner / Pour
tout me reprendre et tout me ramener / Ce n'est rien / Presque rien". Dans
son clip, réalisé par Antoine Carlier, Dani invite l'actrice
Lou Lesage à prendre ses traits dans une ambiance sixties.
Au cours de la déambulation de ses 18 titres
finement choisis dans ses quatre derniers albums (N comme never again,
Tout Dépend Du Contexte, Laissez-moi rire, Le Paris
de Dani) des deux dernières décennies, on refait le chemin en sa
compagnie : "Boomerang", en duo avec Etienne Daho, chanson
plaquée or de la résurrection, le chaloupant "Un être humain à Paris", l’exquis
"J’voudrais que quelqu’un me choisisse" ("J'voudrais que quel'qu'un me
choisisse Que quelqu'un m'aime avant qu' j' moisisse Qu'un garçon vaillant
accomplisse Ce p'tit exploit : vouloir de moi"), l’électrique "Et
Pourtant", "Côté cour" où elle chante avec une lucidité coupante son regard
sur la vie, son émerveillement pour la ville Lumière ("Les Paris", "Nos
rendez-vous"), le coup de cric rock "Qu'est-c't'as Qu'est-c't'as pas ?" mais
aussi les pépites que sont "Trois petites larmes", "J’suis pas comme toi", la
délicieuse saynète azurée "Reine d'Autriche" d’Alain Chamfort
ou encore "Tout est à vous", "Cette histoire commence" et le somptueux "N comme
Never Again" ciselée avec The Stranglers sur son passé
sulfureux.
Une sélection de titres qui ne se contente pas ainsi d’aller puiser dans la
collection de tubes. Exit du coup la période 60-70, période "Garçon manqué" et
"Papa vient d'épouser la bonne", à l’exception de deux titres réorchestrés et
réenregistrés : "La vie à 25 ans" (Y’a pas de mal à se faire du bien) paru
en 1974 de Christine Fontane, qu’elle devait interpréter à
l’Eurovision avant d’y renoncer à cause de la mort de Georges Pompidou
et le touchant et émouvant "Vive l’enfance", sorti en 1969 ("Et
puis un soir je me suis envolée / Je ne pouvais plus vivre enterrée /Entre
le buffet Henry III/ Et les mots croisés de Papa /Fallait tout mettre à la
brocante /Vive l'enfance").
Autant de titres moins sensibles à l’air du temps qu’aux variations
climatiques, grêlant sa pop ombrageuse d’un spleen hypnotique ou théâtralisant
habilement la complexité de l’éternel féminin. A l’écoute de ces morceaux,
on redécouvre Dani tour à tour rockeuse, crooneuse ou punk avec ses ballades
étoilées ou mélancoliques, son goût du rock, des nuits noires et sa rogne
malicieuse et ironique. Ici, les mélodies et les arrangements sont distingués,
d’une enchanteresse luxuriance, sobres écrins d’un timbre que le temps a
magnifié. Avec le temps, la voix de brune délavée aux blondes de Dani a pris une
patine singulière, à coup de nuits blanches et d’années noires. On est ici entre
l'ombre et la lumière de sorte qu’une fois encore on mesure que décidément
Dani, faite d’urgence, a des reflets de diamant brut. Est-ce les blessures
à jamais refermées en elle qui fondent son art si bouleversant ? En tout
état de cause, ce nouvel opus agit sur nous comme un baume
émotionnel.
Ecoutez son nouvel album grâce à
notre partenaire Deezer :
Elle publie à la fois un livre de
confidences et un nouvel album très minimaliste. À
l'image de cette figure de la nuit parisienne : entre fragilité et
déconnection.
Adieu batterie, violon,
trompette… Lors de son «Show case» à la Nouvelle Eve, où elle présentait son
nouvel album (Mercury/Universal) et son livre de mémoires, Dani a fait
minimaliste. Simplement accompagnée d'une guitariste, avec qui sa complicité
était flagrante, l'ex-égérie yéyé a fait merveille. Elle semblait être à son
meilleur, la voix est toujours aussi grave et aussi profonde. Elle ose des
confidences avec un livre du même nom que son album, «La nuit ne dure pas», qui
paraît chez Flammarion. Tour à tour comédienne, vendeuse de roses, figure de la
nuit parisienne et joueuse de casino, la perpignanaise fascine toujours.
Étienne Daho au premier chef, qui l'a d'ailleurs épaulée pour la réalisation
du disque. Au fil de sa carrière en dents de scie, les aléas ne l'auront pas
épargnée. L'Eurovision lui file deux fois entre les doigts ; d'abord annulé à
cause de la mort du président Pompidou, on l'y refuse l'année suivante en raison
du texte de la chanson Comme un boomerang écrite par Gainsbourg. Rien qui
n'aura pu altérer son énergie.
DANI revient avec un album et une
autobiographie
Mis à
jour le 10/10/2016 à 11H42, publié le 10/10/2016 à 11H39
Son magnétisme
androgyne a séduit les plus grands depuis 1963, de François Truffaut à Helmut
Newton, en passant par Serge Gainsbourg et Etienne Daho, l'égérie rock et
comédienne Dani est de retour avec un best of et une autobiographie : "La nuit
ne dure pas".
"La nuit, on n'est pas
les mêmes. C'est un espace incroyable de liberté. Malheureusement, la nuit ne
dure pas, mais elle est magique !", assure à l'AFP l'ex-reine du "Paris by
night" des années 1970, aux commandes alors de L'Aventure, night-club branché,
version française du mythique " Studio 54 " de New York.
Surnommée la "Marianne Faithfull française" pour son parcours chaotique et sa
voix envoûtante, Dani, 72 ans tout juste, a connu un joli come-back en 2001 avec
la chanson "Comme un boomerang", une chanson écrite et composée pour elle en
1975 par Serge Gainsbourg mais restée dans les tiroirs.
Un album avec Etienne Daho en coulisses
Sous le charme de Dani, Etienne
Daho l'incitera à ressusciter le titre. Pour ce nouvel album (Universal), dans
les bacs mercredi, avec plusieurs titres réenregistrés, le chanteur est en
coulisses en tant que directeur artistique avec "Etoiles et Revers (Ce n'est
rien)", "Rouge Rose" initialement écrite pour elle par Daniel Darc ou "La Vie à
25 ans", titre créé par Dani en 1974.
"Y'a pas d'mal à s'faire du
bien / La vie c'est du cinéma / Qu'on ne regarde qu'une fois / Pourquoi bouder
son désir", chante-t-elle avec la même fougue, tour à tour rockeuse,
crooneuse et même punk.
"Etienne a choisi les chansons, comme des
bijoux. Il est mon petit frère. Je ne peux rien faire sans lui en parler. Son
regard est juste, ses conseils sont précieux", confie-t-elle.
"Est-ce qu'on m'a choisie ou est-ce que c'est moi qui ai choisi ? Va savoir !",
s'interroge Dani dans son autobiographie à paraître mercredi chez Flammarion.
"A fond" dans tout ce qu'elle fait
" J'ai rencontré sur ma route des
gens extraordinaires. C'est peut-être la chance, je ne sais pas...",
raconte-t-elle à l'AFP. " A mes débuts, j'étais dans l'inconscience totale.
Espérant poser pour des photos de mode, j'ai frappé à la porte de Jours de
France, le seul magazine qu'on lisait à Perpignan avec Elle. Je n'oserais pas le
faire aujourd'hui...", dit-elle. La semaine suivante, elle fait la
couverture.
"A l'époque, les choses n'étaient pas aussi cadrées
qu'aujourd'hui. C'était une époque généreuse, où les choses évoluaient vers la
liberté ", estime Dani.
Dix ans plus tard, Truffaut la choisit
pour le rôle de Liliane dans "La Nuit américaine", Oscar 1974 du meilleur film
étranger.
"Cinéma ou chanson, je suis à fond dans tout ce que je
fais", assure-t-elle. "Je n'ai aucune nostalgie. Je vis dans mon temps avec des
choses merveilleuses et d'autres moins bien."
Dani refuse le
titre d'icône: "Le dictionnaire dit qu'une icône est un symbole doré et figé. Je
ne serai jamais figée, c'est clair ! J'ai toujours des désirs. Je ne me vois pas
m'arrêter malgré mes 72 ans. Et puis, cela m'a toujours plu d'être rebelle! ".
Bientôt, un rôle dans une comédie policière
En 1987, Dani a raconté sa
descente aux enfers dans " Drogue la galère" (éditions Michel Lafon). Trente ans
après, l'égérie yéyé a " la sensation de faire du rabe".
" J'ai
eu la chance encore une fois d'être bien entourée. C'est très dur de se
débarrasser des paradis artificiels. La drogue, c'est comme un toboggan, sans
savoir si ce sera bien ou pas à l'arrivée ", dit-elle.
Dans
quelques semaines, Dani va rejoindre le tournage du prochain film
d'Olivier Marchal, une comédie policière dont elle a décroché l'un des
principaux rôles : "Cela me touche et m'épate que l'on pense encore à moi pour
des choses comme ça."
Dani "aime le présent" et encore plus
les lendemains radieux. Tous les matins, elle ne résiste pas à jouer au Loto
"avec la monnaie des clopes ". " Je suis partante pour tout, et je rêve encore
de prendre le train de Perpignan de 20h55", avec lequel elle est montée à Paris
à l'âge de 19 ans.
[NOUVEAU CLIP
OFFICIEL] Eternelle Dani !
(Le 26 septembre à
13h24 par Lindep.fr | Mis à jour le 26 septembre)
Dani, la plus
"parisienne" des catalanes, revient avec un nouvel album « La nuit ne durera pas
», dans les bacs à partir du 14 octobre prochain. PHOTO/AFP François
Guillot
Il est des artistes qui
marquent les esprits... Auxquels l'on s'attache et que l'on attend au détour
d'un nouveau titre, épiant ses gestes, fredonnant ses airs, guettant son
actualité. Dani est de ceux-là. Elle qui a imprimé une trace indélébile en forme
de coeur - rebelle et anti conformiste - dans la planète rock hexagonale. Une
voix à la fois grave et sucrée, érodée, modelée par quelques excès, quelques
verres et quelques volutes de fumée… Ces petits écarts qui rapprochent parce
qu'ils donnent à leurs auteurs ce brin d'humanité essentiel qui manque tant dans
un monde qui se veut aseptisé et policé.
Il y a six ans maintenant, Dani nous chantait son
Paris dans le bien nommé album « Le Paris de Dani ». Elle revient
aujourdhui avec un nouvel opus intitulé « La nuit ne durera pas ». Une
galette ciselée avec sa bande de copains ; Etienne Daho, l'ami de toujours,
en assurant la direction artistique.
L'album égrenne les textes de ses auteurs
compositeurs préférés, dit-elle. Le tout premier clip de l'album déjà en ligne
nous met l'eau à la bouche. Il présente le titre « Etoiles et revers »
(Une réalisation d'Alain Carlier avec l'actrice Lou Lesage qui prête son
physique à la voix de Dani).
Très prochainement, on retrouvera notre icône
catalane sur grand écran dans le dernier long métrage d'Olivier Marchal et en
librairie avec une autobiographie à paraître le 12 octobre. Quant à l'album
promis, il faudra attendre deux jours plus tard (le 14 octobre) pour pouvoir
s'en mettre plein les esgourdes. On trépigne déjà
d'impatience.
(23 septembre 2016)
Avec son
dernier titre, dani nous prouve qu'elle est immortelle
Au bout du téléphone, la voix grave de Dani. Sur l'écran,
son nouveau clip – magistral – réalisé par Antoine Carlier. En exclusivité sur
i-D. Rencontre avec une reine.
Comment expliquer la sensation que provoque la voix de Dani au
bout du téléphone ? Les premiers mots suffisent à soulever le souvenir - et le
désir aussi. Un ton grave dans lequel résonne toute une légende. La légende
Dani. Celle qui a sublimé le rock français, les mélodies claires obscures qu'on
lui connaît, ses textes puissants, son aura punk et son élégance imperturbable.
Sa voix ! Embrumée par quelques whiskies de trop et par quelques millions de
cigarettes, consommés en compagnie d'autres rois comme Daniel Darc, Etienne
Daho, Chamfort dans le Paris décadent des années 1980. Ce Paris, Dani lui
déclarait tout son amour dans son album Le Paris de Dani sorti il y a
six ans. Aujourd'hui, elle fige sa voix - inchangée, immaculée - sur un nouvel
album, La nuit ne durera pas.
Au téléphone, Dani explique : "Le titre est tiré d'une
chanson de Daniel Darc, Rouge Rose. On peut le prendre comme on veut ce titre.
Il peut référer à la nuit et au jour, à la lumière et à l'ombre. Il peut aussi
évoquer la nuit qu'on a parfois dans le cœur, dans l'âme, dans la tête. Qui
finit toujours par partir." Un titre plein d'espoir et des mots qui
rassurent. Cet album, Dani l'a sculpté dans l'intime accompagnée de ses amis
proches. "Dans cet univers on passe de l'ombre à la lumière constamment.
Quand on crée on est dans l'intime dans le confidentiel avant de tout partager.
Il faut que ça plaise. Il faut que les gens n'aiment pas aussi, c'est pas grave.
Ces moments d'intimité j'ai la chance de les passer avec des gens que j'aime
beaucoup, que j'admire. Voilà, ça sort comme des souvenirs. Ceux de ma
vie." La direction artistique de l'album a été confiée à son âme sœur
musicale, son ami de toujours, Etienne Daho. Lorsqu'elle l'évoque, la voix de
Dani devient encore un peu plus chaude, prend le temps de développer chaque
syllabe. De respirer entre chaque mot. "Ma relation avec Etienne c'est la
fidélité, c'est l'admiration, celle que je porte à son regard sur la musique, sa
façon de la penser. Sa façon de créer un peu de légèreté dans ce
monde" confie-t-elle. Un album qui rassemble les textes des
auteurs-compositeurs préférés de Dani, ceux qui tiennent une place incontestée
dans son "patrimoine du cœur." Sur ces textes, la chanteuse projette des images.
"J'ai été gâtée par les auteurs-compositeurs. L'album rassemble les
gens qui font partie de mon patrimoine du cœur. Ils écrivent des petits films à
chaque fois. Moi je projette des images."
Des images comme
au cinéma et comme celles que l'on retrouve dans le tout premier clip de l'album
pour le titre Etoiles et Revers, réalisé par Antoine
Carlier, d'une simplicité et d'une justesse désarmante. De la bouche d'une
jeune fille (la jeune actrice Lou Lesage) sortent les mots et la voix de
Dani. Sur un tabouret, seules ses lèvres rouges et pulpeuses s'agitent dans une
atmosphère très sixties. On ne peut que penser à Dani jeune. "Pour moi c'est
une œuvre. Un plan séquence atemporel, qui ne bougera jamais. Comme les grands
plans séquence du cinéma. Et s'il dérange tant mieux." explique la
chanteuse. On lui retrouve alors son côté punk, dark mais pas trop. Cet
amour pour la marge qu'elle partage depuis toujours avec les enfants terribles
de la chanson française. "J'aime bien quand les gens sortent des sentiers
battus, j'aime quand ils se baladent à la marge. Quand les artistes déçoivent ou
déplaisent, ils se passent quelque chose. Ils provoquent. Je suis peut-être un
peu punk. En tout cas j'aime bien ce mot. Il évoque plein de choses. C'est un
mouvement qui a inspiré la mode, qui a dérangé les Anglais quand ils étaient
trop corsetés. C'est bien. C'était une violence provocatrice et créatrice."
Et qu'est ce qu'on aime la violence de Dani.
On la retrouvera bientôt sur grand écran, dans le prochain
film d'Olivier Marshal et dans une autobiographie à paraître le 12 octobre. Son
album, lui, sortira deux jours plus tard, le 14 octobre exactement.
Elève des Beaux-Arts,
meneuse de revue à l'Alcazar, mannequin, chanteuse, comédienne pour Truffaut et
Chabrol, fleuriste... Combien de vies a eu Dani ? A 71 ans, celle qui fut la
muse de Gainsbourg, Chamfort, Souchon et Daho - avec qui elle a triomphé grâce
à « Comme un boomerang » en 2001 - ressort de l'ombre. Elle revient le 12
octobre avec un récit autobiographique puis le 14 avec une nouvelle
compilation, toutes deux intitulées « La nuit ne dure pas ». Le disque
comportera trois versions inédites, dont celle d'«Etoiles et revers (Ce n'est
rien)», une chanson écrite avec Etienne Daho en 2003, qui sortira en single le
1er juillet.
La chanteuse et
comédienne de 71 ans continue sa carrière. (Lundi 27 juin 2016 à 10:40)